L'Alliance Wycliffe Mondiale dans la communauté

Arrière-plan

Ces principes ont été élaborés à partir des réflexions et des dis­cus­sions de la con­sul­ta­tion mis­si­o­log­i­que de l'Al­liance Wycliffe Mondiale sur la Com­mu­nauté, qui s'est tenue à Ac­cra, au Ghana, les 18 et 19 a­oût 2012.

La con­sul­ta­tion a réu­ni 12 par­tic­i­pants issus de neuf nations.

Fondements

L'Al­liance Wycliffe Mondiale dans la Com­mu­nauté a pour fon­de­ment les décla­rations fondamentales de l'Al­liance (le but la mission, la vi­sion et les valeurs de l'Al­liance Wycliffe Mondiale).

Principes de base

La com­mu­nauté est la ba­se de l'ex­is­tence de l'Al­liance. Nous ne sommes pas une com­mu­nauté uniquement en rai­son de nos objectifs com­muns, bien que les or­ga­ni­sa­tions de l'Al­liance partagent de nombreux objectifs com­muns. Notre par­tic­i­pa­tion à la mis­sion de Dieu découle de notre com­mu­nion avec le Dieu tri­nitaire et de notre com­mu­nion au sein du Corps du Christ. Nous sommes une com­mu­nauté par­ce que nous partageons joy­eusement une vie com­mune en Christ.

Nous ap­pré­ci­ons et en­cour­ageons la na­ture in­ter­dé­pen­dante et in­ter­con­nectée de toutes les or­ga­ni­sa­tions de l'Al­liance alors que nous cherchons à glo­rifier Dieu et à servir en­semble dans les mouvements de tra­duc­tion de la Bible.

En ser­vant en­semble dans la com­mu­nauté, nous nous aimons, nous res­pectons et nous honorons les uns les au­tres. Il est de notre re­spon­sa­bil­ité col­lec­tive de rechercher la sa­gesse et le dis­cern­ement auprès du Seigneur et de nous en­cour­ager, nous gui­der, nous ai­der et nous con­seiller mutuellement. Nous cherchons à com­pren­dre les con­textes et les cul­tures. Nous cré­ons un espace pour nous é­couter les uns les au­tres et pour dire la vérité dans l'amour. Notre in­ter­dé­pen­dance et notre in­ter­con­nex­ion­ cré­ent un en­vi­ron­nement où toutes les or­ga­ni­sa­tions de l'A­lliance donnent gén­ér­eusement et re­çoivent gra­cieusement. Nous re­con­naissons que nous ne sommes pas pro­priétaires, mais seulement in­tendants des dons que Dieu nous a donnés. Nous nous af­firmons les uns les autres pour ce que nous sommes et non pour ce que nous con­tribuons ou pour le mon­tant de cette con­tri­bu­tion. Notre objectif prin­cipal est de glo­rifier Dieu ensemble.

Principes de communauté

  1. Nous sommes créés pour la communauté et appelés à la communauté (création et appel).
  2. Nous sommes le peuple de Dieu, appelés à nous comporter constamment de manière aimante, selon les instructions de sa Parole et l'exemple du Christ (identité : ce que nous sommes ensemble).
  3. Vivre et servir en communauté glorifie Dieu et fournit un exemple tangible de l'Évangile en action. Nous reflétons l'image de Dieu en modelant intentionnellement une communauté authentique (comment nous vivons ensemble).
  4. Une communauté qui glorifie Dieu attire les gens vers Dieu et sa mission (ce que nous faisons ensemble).

Principes clés pour les organisations de l'Alliance dans la communauté

1. Conçu pour la communauté

Prin­ci­pe : Nous sommes es­sen­tiel­lement créés pour la com­mu­nauté et ex­plic­itement appelés à la communauté.

La com­mu­nauté fait partie in­té­grante de la na­ture de Dieu. Le Dieu tri­nitaire vit dans une unité par­faite en tant que Pè­re, Fils et Saint-Esprit. Il nous a cré­és et nous a appelés à être en com­mu­nion avec Lui et en com­mu­nauté avec les autres.

La véritable com­mu­nauté bib­li­que em­brasse à la fois l'unité et la di­ver­sité, comme le démon­tre le Dieu tri­nitaire. Elle rec­on­naît l'in­di­vid­u sa­ns ê­tre in­di­vid­u­al­is­te. Elle re­con­naît et recherche l’holisme et le shalom dans lesquels tous les mem­bres de la com­mu­nauté se bénissent et sont bénis les uns par les autres.

  • Nature de Dieu : La Trinité existe dans l'unité et la communauté. Père, Fils et Saint-Esprit vivent et servent ensemble joyeusement, avec des rôles divers, et sont cependant toujours Un et ont une unité de but.
  • Conçu pour appartenir : Nous avons été créés à l'image de Dieu pour participer à la communauté et pour la communauté. Nous avons été conçus pour Lui appartenir et pour nous appartenir les uns aux autres. Nos dons et compétences divers et individuels ont été conçus pour être partagés et pour servir dans une communauté intégrale.
  • Pas un choix : La communauté, pour le peuple de Dieu, est notre réalité. C'est notre état d'esprit Ce n'est pas un choix. Nous existons en communauté. Nous sommes soit une bonne, soit une mauvaise communauté. Mais de toute façon, nous sommes une communauté.

2. Identifié dans la communauté

Prin­ci­pe : Nous sommes le peu­ple de Dieu, appelés à en­tre­te­nir des re­lations et à nous com­porter constamment de ma­nière ­ai­mante selon les instruc­tions de sa Parole et l'ex­em­ple du Christ.

L'Al­liance doit ad­opter et ré­véler une vie com­mu­nautaire qui découle de notre vie au sein du Corps du Christ. Nous sou­mettre­ à Dieu par rap­port à tout ce que nous sommes, et donc par rapport à tout ce que nous faisons, ex­ige l'obé­is­sance en pensée, en at­ti­tude et en action.

  • Identifiés comme étant le peuple de Dieu : Avec les disciples du Christ dans le monde entier, nous avons été rachetés pour être la communauté de Dieu, Son Église. Le Saint-Esprit est répandu sur la communauté des croyants afin que nous puissions glorifier Dieu et être une bénédiction pour les nations. Nous sommes identifiés comme étant le peuple de Dieu.
  • Essentiel à la vie dans le Royaume : Notre identité ne se trouve pas en nous-mêmes mais dans qui nous sommes en Dieu et qui nous sommes les uns avec les autres. La communauté est essentielle à la vie du Royaume.
  • La qualité de la communauté : Participer à une communauté, c'est être, et pas seulement faire. Ce que nous sommes s'infiltre dans tout ce que nous faisons. .

3. Communauté en action

Prin­ci­pe : Vi­vre et ser­vir en com­mu­nauté glo­ri­fie Dieu et four­nit un ex­em­ple tan­gi­ble de l'Évangile en action.

Notre dé­sir est d'être un ex­em­ple vis­i­ble de la com­mu­nauté de l'Évangile. L'amour de Dieu doit être il­lus­tré­ dans tout ce que nous faisons. En tant que membres de l'Église et du Corps du Christ, nous sommes des­tinés à re­fléter l'im­age de Dieu, à re­fléter Sa gloire.

L'ex­pé­ri­ence de la par­tic­i­pat­ion à la com­mu­nauté doit être une expérience de sou­tien et d'en­cour­age­ment mu­tuels. Nous res­pecterons et honorerons les di­verses voix et les divers dons de chaque or­ga­ni­sa­tion au sein de la com­mu­nauté de l'Al­liance. En­semble, nous cherchons à dis­cerner la volonté de Dieu.

  • Nous reflétons l'image de Dieu en modélisant intentionnellement une communauté authentique : Nous désirons une communauté qui fait preuve d'amour, d'engagement mutuel, d'interdépendance, de respect et de relations profondes et de confiance qui glorifient Dieu.
    • Intentionnalité : Vivre et servir de manière intentionnelle dans une véritable communauté nous permet de mieux comprendre Dieu et les autres, et d'être un témoin pour le monde.
    • Authenticité : Suivant l'exemple de la Trinité, nous désirons être ouverts, honnêtes, sincères et vrais.
    • La prière et la Parole de Dieu sont essentielles à la relation et à la maturité dans la communauté : Nous ne pouvons apprendre, grandir et mieux connaître Dieu et Son désir pour notre vie communautaire que si nous nous engageons de manière continue dans notre relation avec Lui et dans l'étude de Sa Parole. Le connaître, c'est faire grandir et approfondir notre amour pour Lui et pour les autres.
    • Une relation est une joie et un privilège, pas seulement une responsabilité : Les relations ne sont pas un moyen de parvenir à une fin, mais sont l'expression de notre appréciation de Dieu et des autres.

4. L'attrait de la communauté

Prin­ci­pe : Une com­mu­nauté qui glo­ri­fie Dieu at­tire les ge­ns vers Dieu et Sa mission.

En tant qu'Al­liance, nous travaillons en com­mu­nauté les uns avec les au­tres et avec l'en­semble du Corps du Christ. Nous ac­ceptons et ré­vélons une vie com­mu­nautaire qui découle de notre un­ité au sein du Corps du Christ. Ê­tre une Al­liance, c'est plus qu'un modèle or­ga­ni­sa­tionnel pour fonc­tion­ner col­lec­tivement comme des or­ga­ni­sa­tions dis­tinctes. Nous cherchons à être un modèle de v­ie du Ro­yaume qui démon­tre l'unité har­mo­nieuse et la di­ver­sité du Corps du Christ afin que d'au­tres soient attirés à par­tic­i­per à la communauté.

  • Le respect et l’inclusion sontune force d'attraction.
  • Valeur : Nous voyons et respectons la valeur des individus et de la communauté.
  • L'ouverture, la transparence et la vulnérabilité sont essentielles pour être une communauté qui attire.
  • Invitation : En participant à la mission de Dieu, nous attirons et invitons d'autres personnes dans cette communauté.

AP­PEN­DICE

Êt­re et a­gir : Nous sommes ra­chetés, re­staurés et ­mo­tivé par l'amour du Pè­re, du Fils et du Saint-Esprit. Cela signifie que nos pensées, nos at­ti­tudes et nos ac­tions doivent re­fléter l'amour, l'unité et la di­ver­sité que nous voyons dans la Trin­ité. Cela signifie que ce que­ nous sommes et ce que­ nous faisons s'en­tre­mêlent pour cons­tituer un por­trait attra­yant (bien qu'encore im­par­fait) du Roy­aume de Dieu présent et à ve­nir. L'Al­liance cherche à être une com­mu­nauté qui four­nit un tel modèle dans la ré­flex­ion et la pratique.

Les élé­ments­ suivants sont des ex­pres­sions de v­ie du Roy­aume, d'êt­re en Christ dans la communauté :

  • Demeurer en Christ : Jean 15:4 ; Col 3:4
  • L'amour : 1 Co 13 ; Ep 4:16
  • La communion et la dépendance à l'égard de Dieu : Jn 15:5 ; 1 P 4:11 ; Ps 25:5 ; Ps 27:4
  • Le respect : Rm 12:10 ; 1 P 3:15
  • La justice : Dt 16:19, 20 ; Ps 11:7 ; Es 1:17 ; Am 5:24 ; Mt 23:23
  • La miséricorde : Ne 9:31 ; Es 63:9 ; Za 7:9 ; Mt: 5.7 ; Rm 12:8 ; Je 3:17
  • La générosité : tout ce que nous possédons ne nous appartient pas, mais Lui appartient – Rm 12:6, 1 P 4:10, 1 Co 12:1, 2 Co 8:1, 13-14, 9:11-14, He 13:16
  • L'unité et la fraternité : Jn 17, He 10:24, 25, 1 Jn 1:3
  • L'engagement : 1 Co 4:2 ; 2 Co 8:2
  • La compassion : Ex 34:6 ; Ps 111:4 ; Ps 112:4 ; Za 7:9 ; 2 Co 1:3 ; Col 3:12 ; 1 P 3:8
  • La grâce : Za 12:10 ; Jn 1:14-17 ; Ac 20:32 ; Rm 12:6 ; 2 Co 1:12 ; 2 Co 12:9 ; Ep 4:7
  • La foi : 1 S 12:24 ; Ps 30:4 ; Pr 2:8 ; Mt 21:21 ; Ac 16:5 ; Rm 1:5-17
  • La confiance  : 2 S 7:28 ; Ps 9:10 ; Ps 125:1 ; Na 1:7 ; Rm 15:13
  • L'égalité : personne ni aucune forme de service ne vaut plus qu'une autre - 2 Co 8:13-14
  • L'interdépendance : ni dépendance ni indépendance – 1 Co 12:7 ; 1 P 4:10, 11
  • L'humilité : Lc 10:12 ; Jn 15:5 ; Rm 12:3 ; Ep 3:7-8
  • L'authenticité : Za 8:16 ; Jn 4:23 ; Ep 4:24 ; Ph 4:8

Les élém­ents suivants­ sont des ex­pres­sions de l'ac­tion de la v­ie du Roy­aume qui découle de l'être :

  • La traduction de la Bible : un exemple concret de service en communauté
  • Devenir des « praticiens réflexifs »
  • Le discipulat : une partie de la vie du Corps, une formation continue pour vivre en communauté avec Dieu et les uns avec les autres - 2 Tim 3:16
  • Le partenariat : Phm 1:5 ; Phm 17
  • Le sacrifice : porter les fardeaux les uns des autres - He 13:16 ; 2 Co 8:2 ; Ga 6:2
  • Écouter (et s'informer, pas seulement informer) - Ac 2:42
  • L’encouragement : He 3:13, 10:24, 25
  • La prière : Phm 1:3-5 ; Mt 18:20 ; Je 5:16
  • Savoir lâcher prise : nous ne contrôlons rien – Actes 4:32,
  • L'inclusion : Rm 12:5 ; Rm 12:10
  • L'efficacité : Toute la Communauté – 1 Cor 12:25 ; Ep 4:16
  • La transformation : continuelle. La communauté est un élément essentiel de la transformation
  • La restauration : passé, présent et futur
  • La responsabilité mutuelle : Col 3:16 ; Ep 5:21
  • La croissance : découverte et apprentissage tout au long de la vie – Rm 15:14
  • Plusieurs centres d'influence : lâcher prise, relâcher le « contrôle »
  • Multilingue
  • Multi- et interculturel : Rm 12:5
  • L'intendance : prendre soin de ce que Dieu nous a donné et de ce qu'Il fait avec nous et à travers nous

(Les versets four­nis ne sont pas des « textes servant à prouver quoi que ce soit », mais des res­sources pour une ré­flex­ion et une étude plus appro­fondies).

11/2023 Afrique

Comment CABTAL a achevé neuf Nouveaux Testaments dans des régions déchirées par la violence

Le travail de traduction a failli cesser dans certaines parties du Cameroun, à cause d'une crise sociopolitique qui a tué environ 6 000 personnes depuis 2017. Mais, même pendant qu'ils fuyaient pour sauver leur vie, les traducteurs ont continué à rédiger les Saintes Écritures dans leur langue. Isaac Genna Forchie, membre du personnel de CABTAL et natif de la région de Bamenda dans le nord-ouest du Cameroun, s'est rendu dans certaines des régions affectées pour recueillir des récits de première main des équipes de traduction. Jesse Ganglah « Nous étions en train d'enregistrer le récit de Pâques en langue Lus, quand nous avons entendu que les soldats arrivaient », se souvient Jesse Ganglah, facilitateur de cluster travaillant avec l'Association Camerounaise pour la Traduction de la Bible et l'Alphabétisation (CABTAL). « À ce moment-là, tout le monde fuyait le village parce que des soldats en colère n'avaient pas le temps de faire la différence entre les séparatistes et les civils. » « Tout le monde courait le risque d'être abattu. J'ai vu des gens avec leur matelas, leur natte, leurs affaires et des enfants s'enfuir dans la brousse et traverser vers le Nigeria. Ils ont oublié leur ordinateur, mais un traducteur brava le danger pour retourner le chercher. » C'est un des nombreux récits qui racontent comment les traducteurs de la Bible dans le Cameroun anglophone du nord-ouest et sud-ouest ont géré une crise sociopolitique violente qui a presque fait cesser le travail de traduction. Contre toute attente, ils ont achevé neuf Nouveaux Testaments au cours des deux dernières années. Au sujet de la violence Les troubles civils actuels ont commencé quand les avocats et les professeurs anglophones ont abandonné leurs outils en octobre 2016, protestant contre ce qu'ils appellent « une tentative délibérée » du gouvernement central d'éradiquer deux de leurs valeurs culturelles fondamentales : le droit coutumier anglais et le sous-système éducatif anglo-saxon. Le gouvernement a riposté par une répression violente de la dissidence. Cela a causé une intensification des tensions et plus d'affrontements alors qu'un mouvement séparatiste a vu le jour. La situation a dégénéré en conflit armé qui persiste encore, qui a causé la mort de 6 000 personnes environ et déplacé plus de 765 000 autres. 70 000 d'entre elles étaient des réfugiés dans le Nigeria voisin, parmi lesquels des traducteurs qui ont fui avec leur ordinateur. Certains ont été confrontés, en plus, à la menace de Boko Haram. Un des projets qui s'est trouvé confronté à la crise était le ngwo, langue parlée dans le nord-ouest du Cameroun. « Parce qu'on n'a pas terminé notre tâche un jour en 2017, on a décidé d'emmener notre ordinateur à la maison », se souvient Siphra Nde. Cela a été la raison pour laquelle leur ordinateur a été préservé. « Comme on partait, toute la place du marché, y compris le bureau du projet, a été mise à feu. » « C'était le dernier jour que nous utilisions le bureau », dit-elle. Alors que d'autres ont fui dans la nature pour leur sécurité, c'était encore plus difficile pour Nde, 54 ans, qui vivait avec ses enfants et ses parents âgés. Le lendemain, ils ont marché à travers la brousse vers un lieu proche de la capitale régionale de Bamenda. « Nous avons imploré CABTAL et ils ont envoyé une voiture qui nous a transportés en sécurité à Bamenda », dit Nde. « Nous avons marché plus de dix heures. Nous sommes arrivés à Bamenda avec le choc d'être confrontés à un autre défi : nulle part où dormir. » Son cousin l'a hébergée pendant deux semaines avant qu'elle ne loue une petite chambre où elle, les enfants et ses parents âgés ont vécu pendant plusieurs années. Siphra Nde Le travail en pleine fusillade Sous la menace d'une arme, d'autres tels que Protus Effange ont dû prouver qu'ils étaient seulement des traducteurs de la Bible et pas des espions. « Êtes-vous sûrs que vous faites l'œuvre de Dieu ? », demandèrent les tireurs au traducteur de bakwere. « Le quartier de notre bureau près de Muea est devenu un champ de bataille pour les séparatistes et les soldats », dit Effrange. Les activités d'alphabétisation et d'engagement des Saintes Écritures touchèrent presque à leur fin. « Je me souviens qu'une fois nous avions un certain atelier », dit Effrange. « Nous nous étions réunis et avions prié, et nous étions sur le point de commencer et nous avons entendu des coups de feu assourdissants qui nous ont dispersés. »  Protus Effange  Privés de la Parole de Dieu Étant donné que la traduction de la Bible est une tâche complexe et difficile qui demande du dévouement, de l'expertise et de la collaboration, des crises comme celles-ci dans le monde posent une menace grave. La violence, le déplacement, l'insécurité, le manque de ressources et de communication peuvent retarder, interrompre ou annuler des projets. Cela a privé des millions de personnes de l'accès à la Parole de Dieu dans leur propre langue. En 2020, environ 30 projets de traduction ont été interrompus dans le Nigeria voisin à cause du terrorisme. Ailleurs, la guerre entre l'Ukraine et la Russie continue de poser un grand danger à la traduction dans les anciens pays soviétiques.  De nouveaux défis suscitent l'innovation Des défis similaires ont provoqué le même effet au Cameroun, mais cela a poussé CABTAL à réfléchir en dehors du cadre.  « Avant la crise, les traducteurs étaient capables de voyager librement entre les communautés pour rédiger les Saintes Écritures sans peur, les agents d'alphabétisation circulaient facilement, et les consultants pouvaient se rendre dans les communautés. Mais tout a changé soudainement », dit Emmanuel Keyeh, Directeur général de CABTAL. « Il est devenu difficile pour les gens de même se réunir en un même lieu. » Cela a causé de l'incertitude. Mais, on a évité le pire comme CABTAL a aidé les traducteurs qui ont fui avec leur ordinateur et leur brouillon vers des régions plus sûres et vers le Nigeria voisin. « Nous avons déménagé certains vers des régions où ils pouvaient avoir accès à des consultants en traduction », dit Keyeh. L'accès aux besoins de base est devenu un défi. « CABTAL nous a donné quelques sacs de riz et de l'argent en plus pour notre entretien », dit Siphra Nde. Elle pouvait alors continuer à rédiger le Nouveau Testament en ngwo. Les activités d'alphabétisation, avant traditionnelles, ont pris une nouvelle forme. « Nous encourageons les communautés à participer à l'alphabétisation urbaine et numérique », dit Keyeh. Quand les écoles furent fermées, les professeurs d'alphabétisation en ngwo ont suivi les apprenants dans les églises et dans leurs cachettes, où l'enseignement et l'apprentissage continuaient. Dr Emmanuel Keyeh Lufang Des fruits qui donnent espoir À l'instar des équipes de ngwo et de bakwere, les langues mankon, ngie, moghamo, essimbi, mmen, esu et weh ont eu leur expérience unique. Mais, leur grand espoir est dans le Nouveau Testament récemment terminé dans ces langues, qui a été mis en page et envoyé à l'impression. Les communautés collectent maintenant des fonds et mobilisent pour l'engagement. Avant sa mort l'an dernier, leur vénéré dirigeant traditionnel mankon, Fon Angwafo III, reçu la copie des traducteurs avec joie. « Il le présenta aux pasteurs et nous donna un lopin de terre pour construire un centre d'alphabétisation où nous pourrions aussi traduire l'Ancien Testament », dit Margaret Ndenge, traductrice mankon. L'équipe bakwere espère obtenir un impact formidable. Un des traducteurs se souvient comment ils ont rendu visite à un gardien de leur langue âgé. « Il était aussi malade, mais nous voulions qu'il écoute et qu'il confirme le naturel d'une portion des Saintes Écritures que nous avions traduit », dit Protus Effange. Le gardien invita tous ses enfants et petits-enfants à la session. « Tandis que je lisais, j'ai vu des larmes couler de ses yeux. Je me suis arrêté et lui ai demandé si les douleurs s'aggravaient. Il répondit : "Vous lisez dans mon cœur". » L'homme qui ne pouvait pas se tenir droit, se leva soudainement et alla accompagner les traducteurs quand ils repartaient. Effange attend avec impatience l'impact que le Nouveau Testament en entier devrait avoir sur sa communauté. Une première date d'inauguration a été choisie, mais a été plus tard repoussée parce que leur Nouveau Testament n'est pas arrivé comme initialement prévu. « Il nous semble étrange que, même avec la situation sociopolitique, la productivité a assez augmenté », dit Keyeh, Directeur général de CABTAL. Il ajoute que l'innovation a donné l'opportunité aux gens de la diaspora d'apprendre à lire et à écrire leur langue, que ce soit virtuellement ou en personne. « Les défis se sont présentés, mais avec les ajustements, nous voyons des résultats assez exceptionnels de ce que Dieu fait dans ces communautés. » L'équipe mfumte a continué à traduire leur Nouveau Testament dans ce bâtiment gracieusement donné par une église dans le Magba voisin. ••• Légende des photos : (Crédits photographiques : Isaac Genna Forchie) Les organisations de l'Alliance peuvent télécharger et utiliser les images de cet article.


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